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La RDC est l’un des seuls pays d’Afrique qui ne profite pas encore pleinement de l’explosion des technologies internet. L’homme qui se propose de mettre tout en œuvre afin que la RDC rattrape son retard était présent lors de la onzième édition de la conférence Highway Africa afinprésenter les grandes lignes d’une étude faisabilité qu’il a aidé à monter.

« Ça nous prend 50 millions US pour

réaliser la première phase », s’est exprimé Alphonse Ntita devant près de

40 journalistes provenant des quatre coins d’Afrique. La première phase à

laquelle il faisait référence, le 12 septembre 2007 est le plan destiné à

connecter Kinshasa – capitale de la République démocratique Congo – à

l’internet à large bande.

La RDC est l’un des seuls pays d’Afrique

qui ne profite pas encore pleinement de l’explosion des technologies internet.

La téléphonie cellulaire connaît une croissance exponentielle dans l’ensemble

du continent. Mais force est d’admettre que dans son sillage, les opérateurs de

télécommunication et les gouvernements laissent stagner ou même réduisent leurs

investissements dans le développement d’infrastructures terrestres de

communication.

Une connexion internet pour particuliers

coûte actuellement 500 dollars à l’installation et 100 dollars par mois. Une

somme astronomique en absolu et une somme carrément inabordable pour la grande

majorité des Congolais.

Ntita est un homme d’expérience. Il a œuvré

à titre de responsable de l’informatique auprès de la présidence de la RDC,

puis roulé sa bosse comme consultant à l’Office Congolais des Postes et des

Télécommunications (OCPT). Il agit désormais comme président  de l’association DMTIC, la Dynamique

Multisectorielle pour les Technologies de l’Information et de la Communication.

L‘étude place la RDC devant un choix

L’homme qui se propose de mettre tout en

œuvre afin que la RDC rattrape son retard sur le plan de l’internet n’est pas

arrivé les mains vides en Afrique du Sud, devant cette audience de

journalistes. Il a fait la route jusqu’à Grahamstown – à quelques deux douze

heures de voiture de Johannesburg – où se déroule la onzième édition de la

conférence Highway Africa, pour présenter les grandes lignes d’une étude

faisabilité qu’il a aidé à monter.

« Il s’agit de la première étude

indépendante sur l’implantation d’une dorsale internet dans mon pays », a

t-il expliqué. Par la voix d’une traduction, les journalistes du Kenya,

d’Afrique du Sud et de Malawi ont pu suivre ce que Ntita avait comme

proposition. « A 239 millions de dollars, cette étude est de loin la plus

abordable », a t-il continué, égratignant au passage une série d’étude

antérieures effectuées par Ericsson et Siemens, et qui dépassent le milliard de

dollars.

« L’étude de faisabilité et plaidoyer

pour la mise en place d’une dorsale ouverte en République démocratique du Congo

(RDC) » comprend une série de recommandations. L’une d’entre elles,

novatrice par ailleurs, propose de faire passer une partie des tuyaux de large

bande internet par les pylônes du réseau électrique congolais.

Une autre consiste à mettre autour de la

table les opérateurs, le gouvernement et la société civile afin que le tracé,

mais aussi la vitesse d’exécution se réalise dans le respect des besoins

technologiques pressants des Congolais, autant en milieu urbain que rural.

L’étude de faisabilité est disponible ici.

L’étude a été faite en partenariat avec une

entreprise-conseil du Canada, nommée XiT Télécom et l’ONG canadienne de communication Alternatives. Mais à la question à savoir

comment la dorsale internet en soi sera financée, Ntita explique qu’il faudra

que cela se fasse sur la mode d’un partenariat public privé. « C’est

d’abord le gouvernement, l’autofinancement provenant des abonnés, mais aussi

les organismes de financement internationaux et opérateurs télécoms qui devront

mettre la main à la pâte ».

Or, il reste à savoir si les opérateurs,

qui présentement installent leurs propres dorsales privées, seront tentés par

ce défi national. Si la RDC devenait sérieuse quant à son avenir internet, il

est vrai qu’à courte vue, du moins en apparence, les opérateurs mobiles

pourraient craindre la compétition provenant de la téléphonie internet.

Mais à long terme, ils ne peuvent que

gagner, vu que l’internet représente un véritable levier économique lorsqu’il

est employé à bon escient par le secteur privé, l’administration publique et la

société civile.

Alphonse Ntita était accompagné de Coura

Fall de l’Association pour le progrès des communications (APC) et d’un

représentant de l’opérateur Telkom (Afrique du Sud) à l’occasion du panel de

discussion portant sur la large bande en Afrique.

Coura Fall a insisté sur la nécessité de

développer des dorsales internet régionales sur le principe de l’accès ouvert.

« Il s’agit là du seul moyen de nous assurer que tous les pays, opérateurs

et citoyens puissent bénéficier d’un accès internet fiable et à coût

abordable », a t-elle lancé. Son association est d’autre part engagée dans

un plaidoyer pour l’accès aux TIC et sera présente à l’occasion de la prochaine

rencontre

Avant la présentation, Monsieur Ntita et

Madame Fall ont participé à une émission du service de nouvelles internationales

de la SABC et se sont faire remarquer par le biais du journal Open Source,

publication quotidienne réalisée par les journalistes de l’agence de presse

Highway Africa.

L‘étude de faisabilité a été rendue possible grâce à des fonds provenant du Centre de recherches pour le développement international (CRDI).

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