Un nouveau rapport de surveillance qui suit de près les promesses que font les gouvernements et les Nations Unies pour veiller à ce que la technologie de l’information soit utilisée au profit de millions de personnes est lancé à Genève le 22 mai.
Un nouveau rapport de surveillance qui
suit de près les promesses que font les gouvernements et les Nations
Unies pour veiller à ce que la technologie de l’information soit
utilisée au profit de millions de personnes sera lancé à Genève le 22 mai.
Les fruits de la révolution de la technologie de l’information ne sont
pas répartis également entre les pays et au sein des sociétés. En
République démocratique du Congo, on estime que pas plus de 2,5 % de la
population possède un téléphone, alors qu’au Nigeria voisin, le marché
de la TI est un de ceux qui connaît la plus forte croissance en Afrique.
En Inde, une industrie de la technologie florissante n’a pas réussi à
amener le téléphone ou l’internet à de vastes régions rurales.
Le fossé n’est pas seulement « numérique »
Les causes de ces inégalités sont complexes, mais selon les rédacteurs
du rapport – l’Association pour le progrès des communications et
l’Institut du tiers monde – « l’expérience montre que rien ne bouge si
la population ne demande pas activement des changements auprès des
gouvernements. Il faut une surveillance de la société mondiale de
l’information pour que les gouvernements et les organisations
internationales soient tenues responsables ».
Lancement du premier rapport de surveillance sur la société mondiale de
l’information
Le rapport Global Information Society Watch 2007 – le premier d’une
série de rapports annuels – fait un état des lieux de la politique sur
les technologies de l’information et de la communication (TIC) aux
niveaux local et mondial et examine en particulier la façon dont la
politique influe sur la vie des gens dans les pays en développement.
Le rapport présente des études sur la situation de la politique des TIC
dans vingt deux pays de quatre régions : l’Afrique (République
démocratique du Congo, Égypte, Éthiopie, Kenya, Nigeria, Afrique du Sud
et Ouganda); l’Asie (Bangladesh, Inde, Pakistan et les Philippines);
l’Amérique latine (Argentine, Brésil, Colombie, Équateur, Mexique et
Pérou) et l’Europe de l’Est (Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Croatie et
Roumanie), plus un rapport d’un pays de l’Europe de l’Ouest (Espagne).
Le rapport conclut qu’en ce qui concerne les TIC pour le développement,
on constate des similitudes marquées entre les pays. À l’exclusion de
l’Espagne, les vingt-et-un autres pays affichent des signes évidents de
« fracture numérique » avec les répercussions négatives que cela
implique sur la majorité de la population. Selon les auteurs brésiliens
de RITS, l’absence au Brésil d’un cadre d’action axé sur les gens risque
de condamner la grande majorité de la population à une marginalisation
éternelle.
Le rapport contient également des essais analytiques provocateurs sur
cinq institutions internationales (dont l’UIT, l’ICANN et l’Organisation
mondiale de la propriété intellectuelle) qui mettent en doute le rôle
qu’elles jouent pour permettre à toutes les parties prenantes de
participer à leurs processus. Une section porte sur la façon de mesurer
les progrès.
« Ce rapport représente un effort important à un moment critique, »
déclare Markus Kummer, coordonnateur exécutif du Secrétariat du Forum
sur la gouvernance de l’Internet (FGI). « Il est primordial de savoir
dans quelle mesure les personnes touchées peuvent s’exprimer dans les
organes de décision. La participation de toutes les parties prenantes
aux processus de formulation des politiques est un élément fondamental
de la bonne gouvernance mondiale. En ce sens, le rapport contribuera
utilement aux travaux du FGI sur un programme de développement pour la
gouvernance de l’internet et à la nouvelle orientation axée sur le
renforcement des capacités pour toutes les parties prenantes. De plus,
alors que l’on accorde énormément d’attention aux moyens de surmonter
les inégalités en matière d’accès à l’information, il est important de
veiller à ce que les gens qui ont besoin de cet accès bénéficient
réellement de ces efforts. »
« On manque de données qui portent sur l’inclusion et l’exclusion dans
les politiques de TIC. Le Global Information Society Watch représente
une tentative sérieuse de combler cette lacune », dit Rikke Frank
Jørgensen, première conseillère de l’Institut danois pour les droits
humains.
Relier les pointillés pour dresser le tableau des politiques de TIC
Alice Wanjira Gitau fait partie de KICTANet, une coalition citoyenne qui
travaille avec le gouvernement kenyan pour faire en sorte que la
première politique nationale du Kenya sur les TIC prenne en compte les
questions d’accès universel et des droits des consommateurs. Elle fait
remarquer que plutôt que de publier des statistiques, ce nouveau rapport
donne la possibilité de faire connaître des exemples de l’évolution des
politiques, ce qui devrait réduire le risque de suivre les mauvaises
avenues ».
« Alors que les organisations internationales et les instituts de
recherche sortent régulièrement des rapports remplis de données sur la
diffusion des TIC et présentent des évaluations générales de tendances,
ils ne consacrent généralement que peu d’attention à ce que cela
signifie pour l’intérêt public mondial. Global Information Society Watch
[…] fait le lien entre les tendances nationales et mondiales et donne
au lecteur une vue d’ensemble qui permet de comprendre notre orientation
et les risques et les possibilités que cela représente », explique
William J. Drake, directeur du projet « Révolution de l’information et
gouvernance mondiale », Institut universitaire de hautes études
internationales (Suisse).
Il est essential que les citoyens participent davantage au processus
décisionnel
« L’amélioration de l’accès aux TIC ne réduira pas la pauvreté »,
déclarent APC et ITeM dans l’introduction du rapport 2007. « Mais le
manque d’accès aux TIC risque fort d’aggraver l’exclusion sociale et de
créer de nouvelles formes d’exclusion. Dans ce contexte, nous croyons
qu’il est essentiel que les réseaux de la société civile participent aux
processus d’élaboration des politiques de TIC et restent vigilants aux
niveaux mondial, régional et national ».
OBTENIR LE RAPPORT
Télécharger ou lire en ligne à: http://www.GlobalISWatch.org
AU SUJET DES RÉDACTEURS
Pour compiler cette publication, APC et ITeM ont mis à profit leur
intérêt de longue date pour l’incidence de la société civile sur les
processus de gouvernance et leurs efforts pour renforcer la
participation du public aux forums nationaux et internationaux.
Le réseau APC participe aux processus d’élaboration des politiques de
TIC aux niveaux mondial, régional et national depuis 2000 en mettant
l’accent sur les droits humains et l’inclusion sociale dans la société
de l’information et sur la promotion de « l’inclusion numérique ».
Association pour les progrès des communications (APC): http://old.apc.org
ITeM est un organisme actif dans la recherche et la promotion de
l’utilisation des TIC pour renforcer la participation des citoyens aux
processus décisionnels. Il organise des initiatives internationales de
plaidoyer de la société civile comme « Social Watch », qui surveille les
politiques sur le développement social et le genre, et « IFIwatchnet »,
qui surveille les activités des institutions financières
internationales. Third World Institute (connu sous son acronyme
espagnol, ITeM): http://www.item.org.uy
POUR PLUS D’INFORMATION
Pablo Accuosto
Third World Institute
Paullier 977
Montevideo 11200 URUGUAY
Tél.: + 598 2 412 4224 ext. 110
Courriel: accuosto@item.org.uy
Karen Banks
Association pour le progrès des communications
c/o GreenNet, Development House 56-64 Leonard Street
Londres EC2A 4JX UK
Tél.: +44 (0) 20 7065 0935
Courriel: karenb@gn.apc.org
Veille globale sur la socité de l’information — Global Information Society Watch