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Si vous pensez que les normes n’ont rien d’excitant, vous auriez dû être en Grèce cette semaine où une coalition de chercheurs, de bibliothécaires et de représentants du secteur privé a lancé une campagne sur les normes ouvertes. Cet événement s’est déroulé en parallèle à un forum sur l’avenir de l’internet auquel participent environ 1 500 personne dans un hôtel à l’extérieur d’Athènes pendant quatre jours.

Si vous pensez que les normes n’ont rien d’excitant, vous auriez dû être en Grèce cette semaine où une coalition de chercheurs, de bibliothécaires et de représentants du secteur privé a lancé une campagne sur les normes ouvertes. Cet événement s’est déroulé en parallèle à un forum sur l’avenir de l’internet auquel participent environ 1 500 personne dans un hôtel à l’extérieur d’Athènes pendant quatre jours.

« Nous en sommes à l’étape des essais », a déclaré Susy Struble du géant des logiciels Sun Microsystems, en parlant du premier pas franchi dans la création d’un vaste mouvement en faveur des normes ouvertes. « Nous parlons de normes technologiques qui s’appliquent au matériel et aux logiciels. »

Si nous devons en croire Wikipedia, l’encyclopédie collaborative en ligne, les normes ouvertes sont des normes publiques et applicables. En permettant à chacun d’obtenir et d’utiliser une norme, celle-ci peut améliorer la compatibilité entre les divers éléments du matériel et des logiciels.

Ce que souhaite cette coalition, c’est de mettre fin à la nouvelle tendance à la privatisation de la technologie. Elle veut revenir à la nature ouverte de la technologie et de l’innovation et faire en sorte que la multiplication des extensions exclusives soient éliminées au profit d’extensions compatibles.

La coalition, qui devrait prendre de l’expansion dès que les participants reviendront sur le Forum sur la gouvernance d’Internet (FGI), est composée actuellement de Magdy Nagi de la Bibliothèque d’Alexandrie, Jamie Love de Consumer Project on Technology, Eddan Katz du Yale Information Society Project, Robin Gross de IP Justice, Daniel Dardieller du consortium de normalisation WC3 et de Susy Struble de Sun Microsystems.

Elle fonctionnera sur la base d’un consensus et tentera de concrétiser les avancées soulignées dans l’accord de Tunis. Le paragraphe 44 de cet accord, auquel tous les pays ont souscrit en novembre 2005, précise que « La normalisation est l’un des éléments constitutifs indispensables de la Société de l’information. » Il va sans dire que « L‘élaboration et l’utilisation de normes ouvertes, compatibles, non discriminatoires et axées sur la demande qui tiennent compte des besoins des usagers et des consommateurs constituent un élément capital pour développer et diffuser les TIC et en rendre l’accès plus abordable, en particulier dans les pays en développement. »

Plus que tout autre acteur, les gouvernements sont considérés non seulement comme des facilitateurs, mais également comme des acheteurs de matériel et d’information. La toute nouvelle coalition voit dans cette position spéciale des gouvernements une occasion de promouvoir les normes ouvertes.

« Lorsque les gouvernements utilisent des normes protégées par droit d’auteur, ils deviennent une force de monopolisation. Nous essayons de contester ce monopole de nature exclusive imposé aux gens », a expliqué un des membres de la coalition

La question des normes a des implications culturelles. « Les versions des logiciels ne sont pas compatibles en arabe. C’est aussi une des raisons de demander des normes ouvertes », a précisé Nagi de la Bibliothèque d’Alexandrie en Egypte.

M. Love, membre d’un groupe de consommateurs américain, a adopté une perspective plus commerciale, en insistant sur le fait que les normes ouvertes donnent aux consommateurs plus de choix et de concurrence. « Cela ne règle pas tous les problèmes. Il faudrait une stratégie pour faire avancer les normes ouvertes dans les secteurs les plus difficiles », a-t-il dit.

Les optimistes diraient que la coalition dynamique sur les normes ouvertes est le moyen concret et pratique d’y arriver.

IGF